Aux Etats-Unis, une équipe dirigée par le chirurgien cardiaque Bartley Griffith a implanté le cœur d'un porc à un patient de 57 ans. L'organe provient d'un porc dit GalSafe, auquel on a retiré pour la transplantation un total de 3 gènes responsables du rejet d'organes porcins par l'homme. En outre, 6 gènes humains ont été insérés dans le génome porcin afin d'améliorer "l'acceptation immunitaire" du cœur de porc. Au total, 10 modifications génétiques ont été effectuées sur le cochon donneur. Mais les détails des modifications restent flous, faute de données plus précises. (Ärzteblatt / Watson, 11.01.22)

Les produits issus de l'édition du génome présentent-ils un danger, quelles opportunités offrent-ils et comment les nouvelles techniques de modification génie génétique pourraient-elles être réglementées ? Ces questions sont d'une grande actualité. Le Conseil des Etats à approuvé - grâce à la voix de son président - une réglementation qui exclurait les organismes génétiquement modifiés auxquels aucun matériel génétique étranger n’a été inséré. Angelika Hilbeck, chercheuse à l'EPFZ, demande que le "nouveau" génie génétique soit réglementé plus strictement que le précédent. Roland Peter d'Agroscope estime que la recherche doit être débloquée afin de pouvoir exploiter son potentiel. Le Bauernzeitung résume clairement les principaux points d'un webinaire sur ce thème. (Bauernzeitung, 15.12.21)

Pour la première fois, le Conseil des ministres de l'environnement des pays de l'UE s'est penché sur la modification prévue de la législation sur le génie génétique. Jusqu'à présent, seuls les ministres de l'Agriculture s'étaient penchés sur le sujet. La délégation autrichienne avait présenté une courte prise de position à ce sujet. Soutenue par Chypre, le Luxembourg et la Hongrie, l'Autriche a souligné l'importance du principe de précaution, notamment dans le cas de nouvelles techniques pour lesquelles on ne dispose encore que de peu ou pas d'expérience quant à d'éventuels effets sur la santé ou l'environnement. La liberté de choix doit être maintenue, même avec les nouvelles techniques génétiques. Steffi Lemke, la nouvelle ministre allemande de l'environnement, a remercié l'Autriche pour cette initiative et a promis son soutien. (Informationsdienst Gentechnik, 21.12.21)

Une publication récente de la Corée montre qu'une propagation incontrôlée de colza génétiquement modifié a déjà été documentée dans 14 pays sur cinq continents. Les pays concernés sont ceux qui cultivent eux-mêmes le colza transgénique (comme les Etats-Unis et le Canada), qui l'ont testé en plein champ (comme l'Allemagne par exemple) ou qui se contentent de l'importer (comme le Japon et la Suisse). Le colza est résistant aux désherbants tels que le glyphosate et survit souvent plusieurs années dans et à côté des champs et le long des routes de transport. Selon l'analyse de Testbiotech, la déréglementation des nouveaux procédés de génie génétique actuellement souhaitée menacerait les écosystèmes et les bases de l'alimentation si les plantes génétiquement modifiée par mutagénèse dirigée (avec CRISPR par exemple) n'étaient pas étudiées et analysées pour détecter les effets non souhaité. On e trouve que ce que l’on cherche. La base d’une analyse de risques et l’étude approfondie des modifications effectuées (ndlr). (Testbiotech, 17.12.21)

La sélection végétale évolutive au sein de systèmes de culture écologiques et agroécologiques est un meilleur moyen de répondre aux défis du changement climatique que les plantes génétiquement modifiées en laboratoire et autres méthodes de culture intensive, comme le montrent des chercheurs italiens. Il s'agit de soumettre délibérément des populations de plantes présentant une grande diversité génétique aux forces de la sélection naturelle (facteurs de stress tels que les conditions météorologiques extrêmes et les ravageurs). Les plantes les plus performantes sont intégrées dans le programme de sélection. (GMWatch, 12.1.22)