Si l'on en croit le groupe Bayer, les plantes biotechnologiques sont de véritables sauveurs du monde. Ils sont censés survivre à des conditions climatiques extrêmes et assurer ainsi la sécurité alimentaire en période de changement climatique. En outre, ils sont censés contribuer à réduire les émissions de CO2. La Cour de justice de l'Union européenne a jugé en juillet 2018, au grand dam de l'industrie agricole, que ces nouvelles techniques devaient être assimilées à des organismes génétiquement modifiés (OGM) en raison de leurs risques. Un rapport de l'organisation Corporate Europe Observatory (CEO), qui critique les lobbies, montre l'intensité avec laquelle l'industrie fait pression sur les institutions européennes pour obtenir une déréglementation. Le site web de la Fondation Gates explique comment faire : soutenir financièrement toute organisation qui s'engage auprès des parties prenantes européennes "pour défendre l'édition génomique au XXIe siècle" et soutenir une communication "positive et durable" sur le génie génétique, notamment, par l'intermédiaire d'un célèbre psychologue social polonais. (Article : "Biotech-Pflanzen: So funktioniert das Milliarden-Geschäft" - DER SPIEGEL, 26.03.21)

Les principales applications du forçage génétique visent à éradiquer des espèces entières.  Sur la base d'expériences en laboratoire, le forçage génétique causerait l'effondrement des populations de moustiques qui transmettent le paludisme en sept à onze générations, causant leur disparition en dix ans. Fait alarmant : l'institut de recherche militaire américain (DARPA) est l'un des principaux financiers de la recherche sur le forçage génétique. Mareike Imken, de Save Our Seeds, déclare : "Le développement de la technologie du forçage génétique nous confronte, en tant qu'humanité, à une décision fondamentale : "Comment devrions-nous décider si, et dans quelles circonstances, nous voulons utiliser des technologies puissantes et destructrices aux conséquences irréversibles et potentiellement mondiales ?" (Bioforum Suisse, 1/21)

En mai 2011, l'entreprise américaine Monsanto (Bayer) a obtenu un brevet européen sur une résistance naturelle à des virus, présente dans des melons originaires d'Inde et obtenus de manière conventionnelle. En utilisant à nouveau des méthodes de sélection conventionnelles, ces résistances ont été transférées à d'autres melons, considérés comme des "inventions" de Monsanto grâce aux clauses du brevet. Le brevet permettait à Monsanto de restreindre l'accès à toute plante dont le matériel génétique présentait la résistance du melon indien. Le brevet a fait l'objet d'une opposition de la part de plusieurs organisations en 2012. Après une longue procédure, l'Office européen des brevets (OEB) a définitivement confirmé la révocation du brevet en mars 2021. (No Patents on Seeds, 19.03.21)

Le développement d’un nouveau procédé a permis de dresser une carte précise des modifications génétiques involontaires induites après une modification par les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9. Les résultats sont sans appel. Les ciseaux moléculaires CRISPR/Cas9 ne sont pas les outils de précision attendus et causent de nombreux réarrangements du génome qui n'ont pas été pris en compte par les outils d'analyse utilisés jusqu'à présent. Il n’est donc pas question de banaliser les techniques d’édition génomique sous prétexte de "précision accrue" ou de l'absence d'insertion d'ADN étranger. (ASGG, 30.03.21)

Le podcast HINGEHÖRT & NACHGEFRAGT du Gene Ethics Network propose des informations et des critiques sur les technologies génétiques et de reproduction. Le dernier épisode porte sur le changement climatique, l'édition génomique et l'agriculture du futur. Les problèmes que le changement climatique pose à l'agriculture sont nombreux. Elle doit s'adapter aux défis tout en développant des stratégies de réduction. Les solutions rapides utilisant les nouvelles techniques de génie génétique telles que CRISPR-Cas semblent tentantes. Mais ils sont controversés. Quel est le problème? Un entretien avec Zsofia Hock de la Schweizer Allianz Gentechfrei (SAG). Cliquez ici pour écouter l'épisode numéro 2 du podcast. (Gene Ethics Network, 3/21)